Zoom sur la Maison de la Poésie
La Maison de la Poésie d'Amay
Saviez-vous qu’il n’y avait que trois Maisons de la Poésie en Belgique dont celle d’Amay?
Dans un entretien avec David Giannoni, directeur de la Maison de la Poésie d’Amay, ce dernier rappelait l’ancrage territorial de ce bâtiment d’exception dans le paysage amaytois. De par sa situation, logé dans le cœur de la ville, et ses activités, ce dernier forge l’identité et le caractère de notre commune.
Comment avez-vous vécu et traversez-vous cette crise sanitaire?
Lors de la première vague, personne ne savait comment gérer la crise et vers quoi nous allions… Heureusement, l’imprimerie a pu continuer à tourner. Cette activité nous donne les ressources pour tenir le coup car nous publions beaucoup d’ouvrages pour des éditeurs belges, français et même marocains. Par contre, toutes les activités culturelles et événementielles qui nous donnent de la visibilité, comme « Le Nouvel an poétique », la venue d’auteurs étrangers en résidence, ont été annulées. Nous avons pris la décision de ne pas sur-pénaliser les employés avec du chômage partiel. On a donc dû travailler sur une autre échelle de temps. Il a fallu également organiser le télétravail et la rotation du personnel sur place chargé de la distribution des livres tout en respectant les règles de confinement à la lettre.
Le monde culturel génère beaucoup d’emplois (artistes et techniciens). Bien que ce secteur soit subsidié, c’est insuffisant pour continuer à faire vivre tout le monde. D’où le questionnement sur le mode fonctionnement à adopter.
Comment vous êtes-vous adaptés pour continuer à exercer votre métier?
Il est important de trouver d’autres façons de fonctionner pour continuer à exister. Nous nous sommes repositionnés. Nous avons entre autres finalisé le développement de notre nouveau site web (www.maisondelapoesie.com ) pour une meilleure visibilité de nos activités avec la possibilité de commander des livres en ligne de façon sécurisée. Cet e-shop nous permet de pallier au risque de fermeture des librairies.
Quand on vit confiné, quoi de mieux que les outils numériques pour amener la culture vers les citoyens. C’est ainsi que le projet de lecture quotidienne de poésie sur le net a démarré. Plusieurs auteurs nous ont par la suite rejoints. C’était notre manière à nous de rester visible et vivant ! C’était aussi un moment de partage et une bulle d’oxygène face à cette crise.
Quelle(s)s leçon(s) tirez-vous de cette crise?
Je retiens de la gestion de la crise qu’on devrait des informations plus complètes, diversifiées et cohérentes de la part des médias et des Autorités.
Si une leçon peut être tirée, c’est que la poésie est au moins aussi importante que l’économie car elle permet de donner de l’espoir, mettre de la vie dans le cœur des gens. On l’a vu avec toutes les initiatives qui ont fleuri sur les réseaux sociaux.
On doit prendre le temps également de reconsidérer nos modes de vie et de travail. La vie relationnelle nous manque beaucoup. La privation de la vie intergénérationnelle nous a marqués. Des personnes, des êtres chers sont morts dans l’isolement le plus total. Il faudra peut-être apprendre à vivre avec le masque comme en Asie.
Quel message souhaitez-vous adresser aux Amaytois(es)?
Soyez fiers d’avoir une Maison dédiée à la poésie et aux poètes sur votre territoire. Celle-ci fait rayonner Amay dans toute la Belgique et au-delà de nos frontières. Soyez curieux et venez découvrir ce qui s’y fait. Nos activités et nos événements sont accessibles au grand public.