Commémorations du 3 septembre 2022
Samedi 3 septembre à 15h, l’hommage annuel aux martyrs de guerre a été rendu à la stèle de l'Armée secrète (Refuge Marsouin près de la Ferme Saint-Lambert à Jehay), théâtre d'un événement tragique en 1944.
Lors de cette cérémonie en mémoire à nos disparus, notre échevin des commémorations, Luc Huberty, était accompagné de notre Bourgmestre, Jean-Michel Javaux, d'Albert Maréchal, de portes drapeaux et de représentants de l’Amicale paras-commandos de Wavre.
Et notre échevin, à travers son discours, d'insister sur le devoir de mémoire envers ceux et celles qui sont morts pour défendre nos chères libertés :
"Il y a pile 78 ans, le 3 septembre 1944, à l’endroit-même où nous sommes rassemblés, se jouait un drame au cours duquel 7 personnes périrent dans d’atroces conditions.
A cette époque, alors que la seconde guerre mondiale battait son plein, la ferme que vous apercevez ici était un lieu extrêmement utile à la Résistance. Servant tour à tour de cachette pour les pilotes d’avions abattus par l’ennemi ou les juifs traqués par les soldats allemands, l’armée secrète “Refuge Marsouin” y stockait un véritable arsenal destiné à des opérations de sabotage menées pour lutter contre l’avancée de la Werhmacht.
Malheureusement, les SS Das Reich, stationnés sur les Thiers d’Amay découvrirent ce repère. Les conséquences ne se firent pas attendre, reflet de la cruauté de ces hommes dont le seul objectif était de conquérir le monde en vue de l’expansion démographique de l’Allemagne. Les occupants de la ferme furent exécutés, sans que soit faite la moindre différence entre sympathisants des maquisards et ceux qui n’avaient pour seul tort que de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. La ferme fût pillée, puis incendiée. Le même jour, un jeune amaytois de 13 ans fût abattu, en représailles de la mort d’un soldat allemand.
A des kilomètres à la ronde, tous entendirent une énorme explosion, qui restera dans la mémoire de tous ses témoins.
A chaque fois que j’ai l’honneur de rendre hommage aux héros des guerres mondiales, j’ai la crainte que, pour les jeunes générations, les récits des horreurs vécues par nos aïeux donnent l’impression d’être du domaine de la fiction, comme la narration d’un film de grande production. Je suis convaincu que nous avons tous un devoir absolu : celui de transmettre à nos enfants la mémoire de leurs ancêtres, celui de ne pas laisser sombrer dans l’oubli ces événements tragiques, sans quoi, nous savons tous qu’ils pourraient se répéter, l’actualité nous démontre que le risque est loin d’être nul. Sans solidarité ni respect de l’autre, la paix n’est pas possible, ces valeurs essentielles doivent se communiquer de génération en génération.
Il est fondamental que tous sachent que sans les armées secrètes créées par celles et ceux dont le respect des droits humains était encore plus important que leur propre vie ont largement contribué à la victoire de la liberté sur la tyrannie. Quand vous parlerez de la Ferme Lambert, s’il vous plait, mentionnez que ce lieu fût le théâtre du massacre d’innocents et de combattants pour la paix.
Rendre hommage, c’est se souvenir, c’est, durant quelques instants, tenter de se mettre à la place de ces femmes, ces hommes, ces enfants qui ont perdu la vie dans des conflits dont ils n’avaient, pour la plupart, rien à faire.
Aujourd’hui, à cet instant, je vous propose d’observer une minute de silence et de penser à celles et ceux qui ont péri le 3 septembre 1944 à Amay.
Soyons dignes de celles et ceux qui ont donné leur vie pour qu’aujourd’hui, vous et moi ne vivions pas dans la terreur et l’oppression."