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Rencontre avec Thomas Sabbadini

Surnommé le « prêtre 2.0. » parce qu’il communique sa passion pour Dieu par le biais notamment de vidéos et parce que cet Instagrameur et Youtubeur est très actif sur les réseaux sociaux, Thomas Sabbadini est devenu le nouvel Administrateur paroissial d’Amay.
A sa charge, il a une unité pastorale qui comprend cinq paroisses : Amay, Ampsin, Flône, le Viamont et Jehay (une église qui nécessitera une restauration à cause d’une fissure qui cisaille le bâtiment. Même s’il n’y a pas de risque immédiat d’effondrement, il faudra y prévoir des travaux). Les travaux prévus vont commencer sous peu.
En février dernier, l’Abbé Sabbadini entrait donc en fonction. Nous l’avons rencontré dans le cadre d’une interview afin de le présenter aux Amaytois.

Son parcours

A 32 ans, Thomas a déjà un parcours professionnel bien rempli. Lui qui se voyait prof de maths, a choisi une toute autre voie en entrant au Séminaire… « Je viens d’une famille catholique. J’ai toujours été à la Messe le dimanche. Dieu me semblait pourtant lointain et théorique. Jusqu’au jour où j’ai participé aux JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) à Cologne en 2005. Là, j’ai posé une question à une amie : As-tu déjà pensé à devenir religieuse ? Non et toi ?... Je me suis alors posé LA question. J’avais 17 ans. J’y ai réfléchi et j’ai fait des études d’abord (un Régendat en maths). A la fin de mes études, j’avais toujours envie de rentrer au séminaire. Dieu est devenu pour moi une personne avec qui je partage ma vie. Je considère que c’est lui qui m’a posé cette question. J’ai répondu à son appel. C’est ce que l’on définit par vocation sacerdotale qui signifie littéralement donner sa vie».

Entré au séminaire (2 ans de philosophie à Bruxelles IET) en 2009, il poursuit son cursus au Grand Séminaire de Namur (4 ans de théologie) en 2011. Puis, il effectue un stage à l’unité pastorale de Alleur/Awans avant d’être ordonné DIACRE le 25/01/2015.

Ordonné prêtre le 28/06/15 à la Cathédrale à Liège (St-Paul), il est ensuite envoyé comme vicaire à l’UP Notre Dame du Magnificat de Verviers-Sud, un poste qu’il a occupé jusqu’au 31/01/2021. J’ai été pendant 2 ans ½ un membre du service diocésain des vocations (2017-2019). Elu membre du Conseil presbytéral (mars 2018) et la même année membre de la Commission pour le Ministère et la vie des Prêtres. Enfin, il est depuis 2020 aumônier diocésain du MEJ.

Thomas preste 50-60 heures de travail par semaine. « On est une église en décroissance », nous confie-t-il. « On ne sait plus faire ce que l’on faisait avant. Qu’est ce qui est essentiel ? On avance avec les gens qui sont là. On ne sait pas tout faire et ce n’est pas grave car nous n’avons pas d’obligation de résultat. On ne s’adresse pas juste au plus grand nombre. On va préférer aider ceux qui en ont le plus besoin, ceux qui sont dans précarité. Quitte parfois à dépenser beaucoup d’énergie… L’église doit être au service des plus faibles et n’a pas à rajouter des victimes ».

Le saviez-vous ?
Même s’il ne connait pas vraiment Amay, Thomas a des liens familiaux avec le curé LEDENT (ancien curé d’Amay, bien connu car c’est lui qui a permis d’ouvrir le sol de la Collégiale pour y découvrir ses trésors). Le curé Ledent était le cousin de ma grand-mère, nous précise Thomas qui découvre le patrimoine exceptionnel amaytois qu’il faut faire vivre.

Et d’ajouter : « Le patrimoine n’a de sens que lorsqu’il a une Histoire. L’église n’est pas un musée. Il faut faire la distinction entre trésor (Châsse de Ste Ode): on y expose des objets que l’on peut toujours utiliser et musée : on y expose des objets pour les voir. L’un et l’autre peuvent être liés. Les gens peuvent venir à l’église admirer ses trésors et prendre une pause avec Jésus ».
Content d’être parmi nous, Thomas va s’atteler tout d’abord à découvrir, écouter, voir, comprendre et identifier les besoins des paroissiens. L’avantage d’être dans une U.P., c’est que l’on a une diversité de lieux et de fonctions.
Si on veut faire une grande célébration, la Collégiale d’Amay ou l’église d’Ampsin s’y prêtent d’avantage. Le Viamont, plus intime, sera parfait pour un baptême avec une petite famille. Chaque lieu a ses forces et ses faiblesses.
Dans un second temps, Thomas s’occupera des chantiers prioritaires en avançant un pas après l’autre. « Ne jamais confondre vitesse et précipitation pour ne pas se planter. Pas mal de gens participent à la vie de l’Eglise. Il faut trouver le bon rapport. Être un moteur mais pas le seul. Que chacun trouve sa place pour avancer ensemble ».

Et de souligner : «Mon objectif est que chaque personne qui vient à l’église s’y sente accueillie et à l’aise et en aucun cas exclue de la communauté».

En quoi consiste votre travail ?

« Un prêtre n’a pas de journée type », nous explique Thomas. « Sur une semaine, célébration dominicale, mariage, baptême (en fonction des périodes de l’année) et funérailles constituent le volet visible (2/7e de l’iceberg). Les 5/7e restants, on prend du temps pour présenter ces moments, informer les gens et évaluer.

Le volet gestion est également chronophage : ouverture/fermeture des bâtiments, avec quelle équipe pour ouvrir/fermer, la réalisation de travaux et les finances.

Le volet GRH : Le secret professionnel et le secret de la confession, obligent un prêtre à ne pas dévoiler les infos données et à ne jamais laisser sous-entendre que l’on sait quoi que ce soit. Nous sommes là pour écouter les gens, les conflits, les joies, les envies,… en tant que membre d’une communauté, on est une personne de confiance à qui l’on peut parler librement sans être jugé et de qui l’on peut espérer une écoute et un retour. On peut pardonner plein de choses à un prêtre (vol dans la caisse, alcoolisme,…) mais on ne peut pardonner un prêtre qui fait du mal à quelqu’un».

Quelles sont les qualités requises pour l’exercice de votre fonction ?

  • Aimer les gens. On est là pour eux. Tout le monde n’est pas appelé à être curé de paroisse.
  • Il faut aussi de l’écoute, beaucoup de patience et une capacité à prendre du recul plus et avoir une communication qui tient la route face à une personne ou une assemblée.

Pour le reste, chaque prêtre va le vivre et le faire différemment. On n’a pas tous les mêmes forces. C’est bien qu’il y ait des changements de prêtre, cela donne un nouveau souffle pour les paroissiens et permet à ce dernier de ne pas tomber dans la routine.

Une charge curiale représente 3 ans observation, 3 ans pour la mise en route des projets et puis on avance pour pérenniser le tout. On reste en moyenne 10 à 12 ans.

Ses hobbies

Fan de cinéma de divertissement (Jurassic Park), Thomas aime aussi l’animation japonaise (Dragon Ball) ou encore les films du studio GHIBLI. « Je regarde ce qui est bien fait et ce qui est proposé comme sujet de réflexion. Je regarde de tout », déclare-t-il.
Mais c’est aussi, un grand gamer. Un prêtre « Geek » qui joue aux jeux vidéo et qui a sa propre chaîne YouTube sur laquelle il poste chaque semaine une vidéo et ses Brefs presbytéraux où il discute de religion avec humour et de façon décalée. Une passion à laquelle il consacre beaucoup de temps puisqu’il fait tout lui-même : écriture, réalisation, prise de son, étalonnage et montage.

Son regard sur l’actualité

L’Humanité fait face à une crise sanitaire majeure qui pose question. Une pandémie n’est pas une punition de Dieu. C’est un évènement. Quand c’est difficile, on cherche la présence de Dieu.
La science peut nous aider à comprendre comment la maladie se développe.
Dans la foi, on va plus se poser la question par rapport à notre fragilité, notre finitude. On s’est cru tout puissant. L’Humanité a la capacité de s’autodétruire. Ce que nous traversons nous met face à nous-mêmes et nous rappelle que nous ne sommes pas tout puissant et que la mort existe.

Face au monde, l’Homme a eu l’impression d’une certaine maîtrise et s’est conforté dans l’idée qu’il n’aurait jamais à en assumer les conséquences. La surexploitation des ressources, la mondialisation économique, la volonté de mettre l’argent avant l’humain accélèrent la destruction de l’humanité. Cela renvoie chacun à une responsabilité commune.

Pour un croyant, parler de la création, c’est se rappeler qu’il y a un créateur. On n’est pas propriétaire de la terre, on est tous locataires. Les locataires suivants, ce sont nos enfants…

L’encyclique du pape François « Laudato’si » sur la sauvegarde de notre maison commune (2015) prêtée par Dieu, à savoir la Terre, nous invite à repenser les interactions entre l'être humain, la société et l'environnement.
La pandémie pose question par rapport à nos modes de vie qui dégradent l’environnement et accélère le réchauffement climatique. Notre société n’a jamais eu de temps d’arrêt comme ça.

Le mot de la fin…

Je suis heureux d’être là et me réjouis de tout ce qu’on va pouvoir vivre. J'espère qu’on va pouvoir faire un beau chemin ensemble.